Val Jalbert
Longtemps on empêcha les touristes de pénétrer dans ce village abandonné.
L'accès au village fantôme était très difficile car l'état de ruine des 80 maisons et de la pulperie était très dangereux. Seule la chute demeurait là, assourdissante et splendide comme elle l'avait toujours été.
Au départ, le site de Val Jalbert était un village industriel. Celui-ci a été construit autour d'une usine de production de pulpe de bois afin d'en faire la fabrication du papier. Cette usine a vu le jour en 1901 grâce a un marchand du Lac Bouchette, Damase Jalbert. Il fonda la compagnie de pulpe Ouiatchouan. C'est lui qui veilla à ce que tout soit parfait.
Malheureusement, monsieur Jalbert décéda en 1904. À partir de ce moment, la compagnie passa aux mains des Américains. Ensuite, en1909, elle devint la propriété de la Compagnie de pulpe de Chicoutimi. Grâce au président J.E. Alfred Dubuc, l'usine a pris beaucoup d'ampleur.
Au départ, le petit village était connu sous le nom de Ouiat-Chouan mais on le surnomma très vite Val Jalbert en hommage à Damase Jalbert son fondateur. Avec les années, il prit de l'ampleur et devint une municipalité. De 1915 à 1920, le village doubla de résidences (de 40 à 80).
Ce village fut le premier à avoir l'électricité et l'eau courante au Québec.
En 1926, l'usine devint sous le contrôle de la "Quebec Pulp and Paper Miffs Ltd." Avec cette nouvelle direction, l'usine éprouve vite de grandes difficultés. Le 13 août 1927, elle dût cesser toutes ses activités en raison de la grande baisse de la demande de pulpe de bois. Avec la fermeture de l'usine les ouvriers furent contraints de quitter le village.
En 1942, la compagnie céda tous ses équipements au gouvernement du Québec. Jusqu'au début des années 60, Val Jalbert est demeuré à l'abandon. Depuis les années 70, ce petit village se transforma en un véritable musée. En s'y promenant, on s'y sent bien et on arrive facilement à s'imaginer les ouvriers d'autrefois.
Aujourd'hui, des guides en costume d'époque vous font revivre ces années et vous font visiter les bâtiments principaux du village, comme le moulin, le magasin général ou les maisons abandonnées.
Le clou de la visite demeure la chute Ouiatchouan (qui signifie en langue innue «rivière aux eaux claires»). Nul ne peut rester indifférent devant ces trombes d'eau qui semblent jaillir de la forêt et se déversent avec fracas, 72 m plus bas (236 pi), à côté de l'ancienne usine de pâte & papier. Les Jeannois se plaisent d'ailleurs à dire que la chute Ouiatchouan est plus haute que les chutes Niagara ! En amont de celle-ci, on peut également observer une autre chute, elle aussi issue du cours tumultueux de la rivière Ouiatchouan : la chute Maligne.
Du haut du téléphérique, vous serez saisis d'émotion devant la puissance de la chute .